lundi 18 septembre 2017

Zoom BD : Le Grand Jour (François Roussel)



Une fois n'est pas coutume, c'est sur un ouvrage estampillé jeunesse, aux éditions P'tit Glénat, que j'ai décidé d'attirer votre attention.
Alors oui, je ne suis a priori pas d'une objectivité folle : j'adore l'univers, ou devrais-je dire les univers de François Roussel. Que ce soit Matt & Higgins, Des Bêtes, le Bestiaire loufoque ou encore le professeur Iota, je suis un inconditionnel du ton, de l'humour et de la patte graphique de François Roussel. En plus, pour ce que j'en connais, j'apprécie vraiment le bonhomme, croisé à de nombreuses reprises avec toujours le même plaisir au festival BD de Gruissan.
François Roussel est donc de retour avec une histoire qui s'adresse clairement aux plus jeunes. Il est temps pour la petite coccinelle, sous l'œil bienveillant de sa maman, de prendre son envol. Mais elle ne veut pas, vraiment pas, tant tout ce qui lui est inconnu lui fait peur. Comment alors surmonter toutes ses angoisses et franchir ce palier qui la fera grandir un peu plus ?
Au travers d'un texte volontairement simple donc immédiatement compréhensible par le public auquel Le Grand Jour s'adresse, mais tout sauf simpliste, François Roussel nous parle d'énormément de choses en très peu de mots : le manque de confiance en soi, l'insouciance de l'enfance, la perception qu'un "enfant" peut avoir de l'extérieur (la peur de l'inconnu est légitime quand on n'y a jamais été confronté, d'où la dimension hostile de l'environnement), les capacités insoupçonnées qu'il peut mobiliser, les trésors d'ingéniosité (et de patience) d'une mère...
L'histoire est tendre, poétique (la scène dans la neige) et rafraîchissante mais surtout elle est drôle. La dernière scène est à ce titre une façon remarquable de boucler la boucle par une pirouette hilarante. Et puis il y a ce dessin, si expressif, que les amateurs du trait de François Roussel connaissent bien. D'ailleurs, dans Des Bêtes, il était déjà question, entre des dizaines d'autres bébêtes, de coccinelles, probablement les mêmes d'ailleurs. Mais là, elles ont le premier rôle et c'est mérité.
En tout cas, si figure la mention "à partir de 3 ans", il n'y a visiblement pas d'âge pour prendre du plaisir : trois lectures par des adultes, trois éclats de rires avant de refermer l'album. Car oui, j'ai aussitôt partagé ma découverte mais je n'avais pas d'enfant sous la main. Qu'importe ! Trois grands enfants (ma femme, ma belle-mère et moi-même) ont passé un excellent moment, quoique trop court, forcément.
Si vous avez des enfants en bas âge, foncez. Si vous avez gardé une âme d'enfant, n'hésitez pas davantage !

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