mardi 1 août 2017

L'ami Spidey souffle ses 55 bougies !



Et heureusement qu'un de mes amis Facebook a fait des dates anniversaire sa spécialité sans quoi je serais complètement passé à côté. Pour fêter ça, j'ai décidé de faire un petit tour d'horizon des dessinateurs qui m'ont le plus marqué sur trois séries emblématiques du Tisseur : The Amazing Spider-Man, The Spectacular Spider-Man et Ultimate Spider-Man. Je ne les ai pas découverts chronologiquement, certains n'étant déjà plus sur la série quand je suis arrivé, mais avec les rééditions j'ai globalement rattrapé mon retard de lecture et donc de dessinateurs.



Je ne pouvais pas ne pas citer Steve Ditko puisqu'avec Stan Lee il est à l'origine de tout mais je n'ai jamais aimé son trait. Il faut dire que j'avais d'abord connu Spider-Man avec Romita JR puis Romita SR. Du coup, Ditko m'a toujours semblé très démodé. Mais comme je ne suis pas borné et que je ne demande qu'à changer d'avis, je prendrai l'ouvrage en préparation sur Steve Ditko chez Neofelis Editions, histoire de ne pas être inculte pour autant et de voir en plus ce que le dessinateur a fait sur d'autres travaux. Mais il va quand même en falloir pour me le faire aimer...



J'ai souvent dit que j'avais connu d'abord John Romita fils avant John Romita père. C'est vrai par rapport à mes lectures Strange. Mais par contre, j'ai également découvert le père très tôt de par ses comics-strips que je dévorais chaque jour dans le quotidien Centre-Presse puis dans le programme TV Télé-Poche. Du coup, j'ai une tendresse bien particulière pour Romita SR car, outre un trait que j'ai toujours adoré, il est lié au seul vrai bon souvenir de l'enfance lors de vacances passées chez un oncle et une tante que je n'aimais pas : chez eux, je passais mes journées à farfouiller dans le grenier dans le but de dénicher tous les Centre-Presse que je n'avais pas encore lus entre deux périodes de vacances. Et là, émerveillé, je découvrais puis parcourais ces fameux comics-strips avec émotion et gourmandise avant de les découper consciencieusement pour les lire et les relire encore sitôt rentré chez moi. J'adorais notamment le personnage de Kraven qui ne desserrait jamais les dents. C'était certes le cas de beaucoup de "vilains" dessinés par Romita mais chez Kraven, c'était particulièrement prononcé et jouissif à observer.



Gil Kane est également un de ces dessinateurs que j'adore, en plus d'être, avec Gerry Conway, l'artisan d'un des plus mémorables épisodes de l'araignée : celui de la mort de Gwen Stacy, fauchée par le Bouffon Vert. Une scène connue de tous, véritable cataclysme à l'époque pour tous les fans. Il me semble que c'est John Romita qui avait initié ce choix radical. 



Ross Andru fait également partie de ces dessinateurs qui ont énormément apporté à l'Araignée. Dans la lignée de Romita ou Kane, il a imposé un style assez spectaculaire et très agréable à regarder. Là-encore, je peux me tromper mais il me semble que le mariage entre Tante May et Octopus, c'est lui.



Keith Pollard, quand on se balade un peu sur le net, semble être un artiste assez mésestimé. Il me semble qu'il a notamment travaillé sur Les Quatre Fantastiques et j'avoue ne pas me rappeler de cette période. Mais je l'ai toujours beaucoup apprécié sur Spider-Man, peut-être parce que les histoires étaient de qualité et qu'elles nous embarquaient quoi qu'il advienne, mais surtout parce qu'il a co-créé avec Marv Wolfman le personnage de la Chatte Noire qui avait un charme fou. J'adorais les épisodes où elle apparaissait. Elle avait une sorte d'innocence, un petit côté ingénu, une vulnérabilité qui me plaisaient vraiment.



John Romita Junior est LE dessinateur qui m'a fait découvrir Spiderman avant tous les autres, malgré un doute subsistant dans ma chronologie personnelle vis à vis des strips du père évoqués plus haut. Sa collaboration notamment avec Roger Stern est mon âge d'or personnel du personnage. Un régal de chaque épisode, de chaque page, un ton fabuleux, un équilibre monstrueux entre action, émotion, vie privée. L'arrivée du Super-Bouffon annonciatrice de la guerre des gangs avec Wilson Fisk et La Rose. E-nor-me ! Je n'aime pas ce que JR JR est devenu, artistiquement parlant, mais je lui serai éternellement reconnaissant pour ces superbes années d'émerveillement permanent ! 



Ron Frenz est souvent comparé à Steve Ditko et cela m'agace prodigieusement puisque j'adore le premier et supporte difficilement le trait du second. Quand Frenz a débarqué pour prendre la relève de John Romita JR, tandis que dans le même temps le scénariste Roger Stern laissait la place au très bon Tom De Falco, il fallait voir le mécontentement des fans dans le Courrier des Lecteurs de Strange. Evidemment, les deux styles n'ont pas grand chose à voir et j'étais moi-même déçu du départ de Romita. Mais par contre, j'ai très vite accroché, d'autant que l'intérêt des histoires ne faiblissait pas encore. Le Super Bouffon avait encore de la ressource et surtout l'apparition du symbiote allait ouvrir de nouvelles perspectives. J'ai adoré ce costume noir jusqu'à ce que Venom apparaisse clairement. Après, c'était fini : j'ai toujours détesté cette créature alien qui n'a rien à faire dans l'univers de Spidey.



John Byrne a relativement peu travaillé sur Spider-Man (hormis la courte série Chapter One, tellement dispensable) mais je ne pouvais pas ne pas le citer car j'adore ce dessinateur. Je le préfère sur La Division Alpha, les FF ou Miss Hulk mais c'est toujours un plaisir d'admirer son trait.



Parmi les auteurs plus "contemporains" ayant travaillé sur The Amazing Spider-Man, j'ai bien aimé la courte période Mike McKone. Je ne suis pas insensible à son travail, loin de là, et c'est assez rare pour être signalé, vu mon rejet global de nombreux dessinateurs "actuels".



Humberto Ramos me plait autant qu'il m'indiffère parfois. Mais sur l'arc avec le Bouffon Vert, il a montré de très belles choses qui ne m'ont pas laissé insensible. J'avais notamment adoré son travail lorsque les éléments se déchaînent. Après, il donne parfois l'impression de tailler de gros volumes à la serpe (je déteste son Vénom) mais il a clairement beaucoup de talent. Et puis, c'est d'après un de ses dessins, qu'a été façonnée la plus belle statue de Spider-Man que je possède (la seule d'ailleurs). Rien que pour cela, merci monsieur Ramos ! 



Je termine sur The Amazing Spider-Man avec Giuseppe Camuncoli, un des derniers dessinateurs arrivés dans le microcosme du tisseur qui me donnent encore une toute petite envie d'acheter le mensuel numéro après numéro. Ce n'est pas un coup de coeur mais il se détache quand même suffisamment au milieu d'autres artistes plus insipides (quand ils ne sont pas carrément médiocres) pour que j'aie envie d'en parler ici.



On repart avec The Spectacular Spider-Man et le brillantissime Jim Mooney. L'arc avec Carion m'avait traumatisé gamin, j'avais adoré cela dit, et je ne l'ai jamais oublié ! Mooney est surtout un encreur hors-pair mais comme dessinateur il est également excellent.



Al Milgrom est considéré assez "mineur" comme dessinateur, toutes proportions gardées, et est bien plus côté en sa qualité d'encreur. Pourtant, on lui doit une aventure époustouflante de densité, de dynamisme et de dramaturgie : un arc fabuleux avec le Hibou, Octopus, la Chatte Noire, le Caïd, Silvermane et la Cape et l'Epée (j'espère n'avoir oublié personne). Milgrom aura vraiment marqué ma lecture des Nova.



Sal Buscema a toujours été un peu dans l'ombre de son grand frère. Ce serait oublier un peu vite combien il a été prolifique et surtout combien son trait était remarquable. On lui doit de vrais morceaux de bravoure sur The Spectacular Spider-Man mais son chef d'oeuvre, pour moi, fut le combat acharné que le tisseur mena face à son pire ennemi qui était aussi son meilleur ami, avec la seule issue, forcément tragique, possible. Ou lorsque Harry Osborn, redevenu le Bouffon Vert, finit par se sacrifier après avoir atteint le point de non-retour. Un run actuellement réédité et qui est réellement incontournable.



On retrouve Byrne sur The Spectacular, notamment avec une histoire où l'Araignée devient aveugle et doit s'allier avec Daredevil pour composer avec ce nouvel handicap que Tête à cornes ne connait que trop bien. La cover avec Jack O'Lantern est déjà plus dispensable. L'histoire aussi.



Le regretté Rich Buckler a signé quelques bons épisodes de l'Araignée qui remettaient davantage le héros dans son quotidien. Mais il restera comme ayant été le dessinateur du chef d'oeuvre du scénariste Peter David mettant en scène la mort brutale du capitaine Jean Dewolff dans un arc palpitant et d'une noirceur absolue. 



Enfin, je refermerai cet "anniversaire hommage" par la série Ultimate Spider-Man et par l'apport essentiel de Mark Bagley. Il est assez étonnant que j'aie autant apprécié son travail sur cette oeuvre majuscule alors que je n'avais pas du tout aimé son trait sur Amazing. Je n'ai pas prolongé USM au delà de la mort de Peter Parker. Je ne pouvais pas supporter que Parker soit remplacé, quand bien même l'univers d'USM n'était pas le même que la série principale.

Voilà. Spider-Man souffle ses 55 bougies et je pense avoir réuni ici tous les dessinateurs qui ont un jour compté pour moi. C'est donc un billet hautement subjectif dont les choix n'engagent bien évidemment que moi. En espérant que ce petit voyage dans le temps aura été agréable. Spidey en aura tissé de la toile ! Ses dessinateurs aussi. 

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