Les Chevaliers d'Héliopolis T1 : Nigredo, l'Oeuvre au Noir

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Je suis un peu sorti des sentiers battus avec cet achat car le genre historico-fiction teinté de paranormal n'est pas ma tasse de thé habituellement. Mais parce que Les Chevaliers d'Héliopolis semble être l'oeuvre incontournable du moment, que la série promet d'être courte (4 tomes) et que le dessin de Jérémy est de toute beauté, je me suis laissé tenter. Et, hormis quelques réserves davantage liées au genre qu'à une critique de l'oeuvre en soi, j'ai vraiment aimé cette incursion s'imbriquant entre les règnes de Louis XVI et de Louis XVIII.

Si Louis XVII, dauphin de Louis XVI, n'a jamais régné, du fait d'avoir disparu très jeune, toute l'histoire tourne autour de lui. Jodorowsky tisse sa toile en se basant sur une rumeur de l'époque qui voulait que, pour une partie de l'opinion, le dauphin ait été échangé avec un autre enfant et évacué du Temple. Il ne serait donc pas mort comme annoncé. Cette rumeur n'est guère plus vérifiable que la version historique officielle et restera donc probablement à l'état de mythe.

L'histoire raconte le destin d'exception qui aurait pu être celui de cet enfant. Va t-il se donner les moyens de prendre le pouvoir qui lui est du et de se faire sacrer roi ? Quelle va être sa destinée au contact des immortels alchimistes du Temple sacré des Chevaliers d'Héliopolis ?

J'ai trouvé la relecture de Jodorowsky très intéressante et le récit captivant de bout en bout dans un contexte historique riche. Bon, j'ai moins aimé la partie en présence des alchimistes où l'auteur me perd un peu, non pas que ce soit particulièrement nébuleux, mais je ne suis pas friand d'ésotérisme ou de toute forme de paranormal.

Je ne connaissais pas Jérémy et je ne regrette pas d'avoir comblé cette lacune. Le dessin est tout simplement exceptionnel. Les décors notamment sont superbes, bien mis en valeur par les couleurs de Felideus que je ne connaissais pas davantage. Jérémy a également signé la série de piraterie Barracuda, scénarisée par Dufaux, mais je ne m'étais pas laissé tenter à l'époque, échaudé par l'expérience Long John Silver, prometteuse mais indigeste lors de son ultime tome. Si Barracuda ne prend pas les mêmes voies, je vais peut-être y réfléchir à deux fois, tant le trait de Jérémy me plait.

Si j'ai eu un coup de cœur pour ce premier tome, je ne le recommanderai pas avec l'enthousiasme irraisonné dont je peux parfois faire preuve. Il faut aimer le dessin, ce qui ne me parait pas bien difficile mais chacun ses goûts, le genre, l'histoire... Et si je compte bien me procurer ultérieurement les 3 tomes restants, je pense que cela restera une lecture agréable, une belle découverte, un plaisir réel mais pas transcendant non plus. C'est une lecture que je recommande mais pas un indispensable pour autant, à mon sens, avec les critères qui sont les miens.

Les Chevaliers d'Héliopolis
Tome 1 : Nigredo, l'Oeuvre au Noir
Série en cours (4 tomes prévus)
Scénario : Jodorowsky
Dessin : Jérémy
Couleurs : Felideus
~ 14 €