lundi 24 avril 2017

Amateur BD cherche âme sœur


Nath et moi fêterons en 2018 nos 20 ans de vie de rencontre, voire même de vie à deux si l’on considère que nous avons emménagé ensemble presque instantanément. Mais si je ne devais avoir qu’un regret concernant notre histoire, c’est qu’elle n’ait jamais été traversée de passion commune. Elle danse tout autant que je reste vissé sur mon siège, j’écume le net tout autant qu’elle passe d’heures à dormir affalée, le dos en souffrance, sur le canapé. Mais surtout, je n’ai jamais pu la convertir à ma passion pour les BD. Comme beaucoup, elle a épisodiquement grandi au milieu des Tintin, des Astérix et des Boule et Bill. Mais ces lectures n’étaient que des intermèdes d’enfance, voire d’adolescence. Désormais, il n’en reste plus rien et, si elle a du feuilleter distraitement un Gaston Lagaffe en 20 ans, plus pour me faire plaisir que par conviction, l’effort ne s’est pas prolongé au delà.

Aujourd’hui, je me suis rendu compte que je souffrais tout particulièrement de ne pas pouvoir partager mes lectures, mes ressentis, mes coups de cœur, de ne pas pouvoir échanger, débattre, comparer, conseiller et être conseillé dans une sphère amicale aussi enrichissante que salutaire.

Bien évidemment, Nath n’est pas le problème. Celui-ci est bien plus large : il s’avère tout simplement que je n’ai pas d’amateurs de BD dans mon entourage et que, du coup, mes lectures sont particulièrement solitaires et partiellement stériles. Mes amis ont tous des centres d’intérêts dont la BD est exclue. Il y a bien François-Marie qui en connaîtrait un rayon mais, d’une part nous avons des goûts globalement différents (ce qui apporterait néanmoins de la richesse dans nos échanges du fait de ces différences justement) et d’autre part, je ne pense pas qu’il s’y consacre autant qu’à une époque. Surtout, la distance géographique ne nous permettrait pas, même si nous le voulions, de pouvoir deviser autrement que par le biais de quelques commentaires de blog, les rares fois où j’y consacre un billet BD.

A une époque, l’un de mes cousins était tombé amoureux d’une chouette nana férue de BD. Je l’imaginais déjà secrètement cousine par alliance, d’autant qu’entre nous le courant passait plutôt bien. Ca aurait été cool de pouvoir parler BD par médias interposés, à défaut de mieux, mon cousin étant en région parisienne. Las, l’histoire n’a pas tenu et je regrette encore aujourd’hui l’échec de cette idylle prometteuse et ces échanges BD avortés.

Nath voudrait faire l’effort de s’y mettre mais le principe même d’effort me gêne. La BD attire ou pas. C’est un domaine pour lequel il existe finalement assez peu de nuances dans l’intérêt que l’on y accorde. Et puis, pour pouvoir parler BD, échanger BD, débattre BD, je reste persuadé que cela doit couler de source, que cela ne s’improvise pas et qu’il faut un peu baigner dedans quand même. Après, je considère qu’il y a des BD que tout individu, BDphile ou non, devrait avoir lu (Maus par exemple) mais c’est sans doute valable pour tous les arts.

Enfant et adolescent, la lecture était un plaisir solitaire et cela m’allait très bien. Aujourd’hui, c’est plus compliqué. Le plaisir de lecture est le même, pour peu que j’aie le temps de m’y consacrer autant que je le souhaiterais, l’immersion dans des univers de tous horizons est globalement tout aussi délectable, une part d’enfant en moins, mais l’absence de prolongement, dans le partage et l’échange, me frustre. Alors, peut-être un peu vainement, je cherche des solutions… sans trop savoir s’il y a seulement un problème.

Je pense que je vais recentrer mon blog Epistol’Arts sur sa finalité première : les écrits et les arts. Avec résolument plus de billets BD, ce qui me permettra aussi de retrouver une assiduité de lecture. Et puis, sans doute par le biais de Facebook dans un premier temps, je vais créer une page sur les amateurs de BD en Dordogne qui souhaiteraient échanger et partager leur passion et leurs lectures. Avec idéalement des rencontres qui déboucheraient de cette première prise de contact. Un peu comme les cafés littéraires mais adaptés au mode d’expression de la BD. Bon, c’est encore flou et tout cela doit être mûri. Je vais laisser passer les exams de mai et juin avant d’y plancher réellement mais voilà au moins les grandes lignes de ce que je projette de faire d’ici la rentrée prochaine.

A part faire un bide, je n’ai pas grand chose à perdre…


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