mardi 27 novembre 2012

Niourk





Ne passez pas à côté de ce petit bijou de la collection "Les univers de Stefan Wul" signé Olivier Vatine d'après le best seller du regretté auteur parisien, première partie d'un diptyque qui envoie du lourd. Vous avez le choix entre la version classique, sur fond bleu, et la version collector sur fond jaune estampillée Canal BD et limitée à 1200 exemplaires, offrant en plus de son visuel différent, un ex-libris numéroté et un cahier de croquis et autres travaux préparatifs.



J'avais lu Niourk adolescent, je ne sais plus si c'était une prof de collège ou de lycée qui me l'avait fait découvrir, mais je me souviens avoir beaucoup aimé. En même temps, je ne me rappelais plus de grand chose alors l'adaptation en BD m'a permis de prendre un pied fou à redécouvrir ce classique de la science fiction. Tout au moins sa première partie en attendant déjà impatiemment la seconde. Quant au livre, j'avais celui-ci et rien que de revoir le visuel d'une de mes plus anciennes lectures me rend tout chose. A l'époque, j'aurais par contre été bien incapable de savoir que l'illustration était signée Bilal.



L'histoire raconte le retour à l'état primitif de la Terre après une catastrophe écologique sans précédent. Une tribu, une sorte de sorcier, "le vieux", et un enfant noir voué à être sacrifié. Mais lorsque le vieux se rend au Domaine des Dieux et qu'il ne revient pas, l'enfant noir quitte le village, bien décidé à le retrouver. Les circonstances feront alors de ce voyage une sorte de quête initiatique pleine de dangers mais aussi de révélations. Il sera aidé par un ours dont j'avais d'ailleurs oublié l'existence. Je ne vous dis pas l'effet "madeleine de Proust" qu'il a eu sur moi !



De par une certaine naïveté de ton dans les pensées et réflexions de l'enfant noir, on ne peut s'empêcher de parfois penser à Rahan. Tout comme lui, il est contraint de quitter son clan (même si dans Niourk, il n'est pas le bienvenu) et d'apprendre tôt par lui-même à survivre dans un monde qui lui est inconnu. Comme le fils de Crâo, il se montre curieux et plus vif d'esprit qu'il n'y paraît, bien qu'il ne comprenne pas toujours la finalité de ce qui l'entoure et qui le dépasse. On retrouve également l'importance des croyances qui confèrent presque au chamanisme dans les rapports que la tribu entretient avec ses morts. Mais les comparaisons, si comparaisons il peut y avoir, s'arrêtent là. Pour le reste, on a une histoire passionnante dont j'ai hâte de découvrir la fin que j'ai oubliée lorsque j'ai dévoré le livre de Wul il y a une trentaine d'années. Ce n'est que lorsque le deuxième tome de la BD Niouk sera paru que je relirai alors l'intégralité de ce petit ouvrage qui m'avait tenu en haleine.


Niourk a également un atout majeur en la personne d'Olivier Vatine qui se fait trop rare. Le très talentueux dessinateur a tout géré de A à Z : l'adaptation, le scénario, le dessin, l'encrage et la mise en couleurs, rien que ça. Il faut absolument relire le premier cycle d'Aquablue, de loin le meilleur du reste, ou encore l'excellent one-shot Adios Palomita pour se rappeler à quel point Vatine est un monument de la BD. Son trait à la fois dépouillé et très dynamique, son sens du découpage et de la mise en scène, son art de raconter une histoire sont autant de qualités artistiques qui font de ce Niourk un incontournable. 


Je termine en précisant que les deux dernières images offrent un aperçu de ce que propose la version collector. L'ex-libris tout d'abord et la séquence crayonné - encrage - mise en couleurs d'une scène ensuite. La classe ! 
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