lundi 11 juin 2012

La BD du Lundi : DBD VS Casemate




Oui, je fais tout de suite amende honorable : je suis en retard. Bien évidemment, ça ne se verra pas puisque je vais courageusement antidater ce billet mais bon, je suis en retard, c'est un fait. Vu qu'on est mardi et qu'il est 14:24, je devrais être en train de vous proposer l'énigme du mardi. Sauf que Denis est bien embêté parce qu'il n'arrive pas à la résoudre, l'énigme de mardi dernier. Et Denis, quand il ne trouve pas, ben, ça l'obsède, ça gâche ses journées, ça le fait glisser du côté obscur de la force tellement il n'aime pas ça. Du coup, vu qu'il sèche lamentablement sur cette énigme que Nath a pourtant dégoupillée en deux coups de cuillère à pot, j'ai décidé de lui laisser quelques heures de plus, le pôôôôvre ! Mais pas d'inquiétude, l'énigme sera quand même là en fin de journée ! 

Hop, abracadabra, nous sommes donc lundi et le lundi, c'est BD. Ou presque. Car aujourd'hui, je vais vous parler de deux magazines essentiels dans le monde de la BD : Casemate et DBD. Des ouvrages qui traitent de la BD avec qualité, c'est précieux tant il est difficile de se maintenir dans le secteur compliqué de la presse écrite. Des revues de haute tenue, telles BoDoï ou Bédéka, n'ont pas survécu au tout numérique. Alors quand d'autres arrivent à se maintenir et qu'elles se plient en quatre pour vous apporter un certain regard sur la BD, il faut les encourager. En plus, elles se complètent.

Concernant DBD, évacuons le point noir d'entrée : c'est hyper consensuel. Tout le monde a du talent et une immense partie des albums chroniqués dans la partie critique doit évidemment faire partie de toute bonne BDthèque qui se respecte. Le cirage de pompe est permanent et ce serait presque rédhibitoire si le contenu n'était pas par ailleurs si intéressant.  Car pour le reste, l'ensemble est très bien documenté, les dossiers ou les rencontres sont souvent très intéressantes, la maquette est séduisante et, ce qui ne gâche rien, l'équipe est composée de grosses pointures, je pense notamment à l'excellent Henri Filippini dont les billets fourmillent d'anecdotes ou de réflexions pertinentes, nous renvoyant souvent à un âge d'or de la BD méconnu pour les lecteurs de moins de 30 ou 40 ans. Bref, DBD est une revue élégante, presque un peu classieuse, jusque dans son prix, un tantinet élevé par les temps qui courent. Mais quand on aime, on ne compte pas.

Casemate se veut plus tout public avec un tarif plus abordable et un ton moins "élitiste". Revers de la médaille : le respect pour le lecteur ne saute pas aux yeux, principalement dans la rubrique courrier, frustrante en diable et inutile puisque les questions posées obtiennent rarement de réponses. On a donc plus ou moins un empilement d'opinions sans avis de la rédaction, dommage... Hormis ce point et malgré une présentation moins "tape à l'oeil" que celle de son confrère (mais tout aussi séduisante), Casemate est passionnant de bout en bout, surtout dans la partie bien fournie où les planches sont commentées par leurs auteurs dans la marge. On apprend beaucoup et le regard de l'artiste sur son travail est un vrai plus. Les autres catégories ne sont pas en reste, des interviews aux critiques, en passant par l'incontournable "Les Secrets des grands maîtres de la Bande-Dessinée", rubrique souvent hilarante où chaque mois un dessinateur se lâche à fond dans l'humour et l'absurde.

Au final, DBD et Casemate se complètent admirablement. Et s'il est hors de question que j'en sacrifie un jour l'un des deux, mon coeur balance quand même légèrement vers Casemate, pour le ton, l'originalité et l'accessibilité. Un DBD moins cher, moins consensuel (et donc plus pertinent) dans son ensemble et moins axé sur le nombril de son rédacteur en chef, Frédéric Bosser (qui invariablement récupère toutes les exclus), côtoierait alors la perfection ! Mais qu'on ne s'y trompe pas : les deux sont de haute tenue et proposent chaque mois un panorama complet de tout ce qui se passe sur la planète BD. C'est quand même bien là l'essentiel ! 

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