jeudi 2 février 2012

L'Ecrit du Jeudi : En trompe l'oeil




L'homme les suivait depuis un bon bout de temps à présent. Curieusement, il ne semblait pas faire d'effort particulier pour être discret, mais ça ne le rendait pas moins inquiétant pour autant. Antoine et Julie accélérèrent le pas et s’engouffrèrent dans le métro, station du Père Lachaise. L'homme les suivit, accélérant à son tour, apparemment peu soucieux d'avoir été repéré. 

Antoine et Julie montèrent dans la rame qui leur faisait face et qui s’apprêtait à partir. Mais dès que le signal de départ retentit, Antoine se jeta sur le quai, laissant les portes se refermer sur Julie.
-Noon Antoine ! Mais qu'est-ce que tu fous ! Reviens ! 
-Je dois en avoir le coeur net, mais je ne peux pas prendre le risque qu'il s'en prenne à toi. On se retrouve plus tard, je t’appellerai ! 
Julie n'eut pas le temps de répondre que la rame s'était déjà mise en marche. En larmes, elle vit Antoine disparaître progressivement de son champ de vision.

Sur le quai, Antoine ne savait pas comment procéder. Maintenant que Julie était en sécurité, il avait deux alternatives : tenter d'échapper à ce  type mystérieux ou se confronter à lui, en espérant toutefois que l'individu ne soit pas aussi dangereux qu'il en avait l'air.
L'homme se tenait à une cinquantaine de mètres et le fixait sans laisser paraître la moindre émotion. Il sortit un portable de sa poche, composa un numéro avant de prononcer quelques mots inaudibles de là où Antoine était. Puis il le referma et le remit dans la poche de son imperméable.
A distance, les deux hommes  semblaient désormais se jauger. Au bout de quelques secondes qui lui semblèrent interminables, Antoine prit son courage à deux mains et fit mine de s'avancer vers son mystérieux poursuivant. C'est à cet instant précis que celui-ci sortit une arme de son imper et fit feu en direction d'Antoine.

Une personne qui se tenait à seulement quelques centimètres de Antoine tomba raide, foudroyée par le premier coup de feu. Il y eut des cris et les gens, paniqués, se mirent alors à courir dans tous les sens tandis qu'Antoine tentait de prendre les jambes à son cou. Entre temps, l'homme mystérieux avait sorti une deuxième arme et continuait à tirer dans le tas, sans apparemment se soucier des gens qu'il tuait ou blessait sur son passage. Il avait hâté le pas mais de manière assez imperceptible alors que Antoine courait désormais comme un dératé, priant pour ne pas se prendre une balle dans le dos.

Antoine sortit enfin de la rame de métro, le souffle coupé par l'effort, tandis que, à l'intérieur de la station, son agresseur était enfin abattu par les forces de sécurité. Se croyant toujours poursuivi, Antoine continua sa fuite en avant avec l'énergie du désespoir, malgré un point de côté persistant et la difficulté de reprendre sa respiration. Il se rua dans le hall d'un immeuble et attendit, soufflant bruyamment. Faut dire que ce n'était pas un grand sportif et qu'il avait probablement fait en quelques minutes son quota d'exercice physique pour les dix ans à venir.

Il resta là un long moment, s'attendant à voir rappliquer à chaque instant son dingue de poursuivant. Mais rien ne se produisit. Il décida alors de rentrer chez lui retrouver Julie. Ensuite, ils préviendraient les flics et leur expliqueraient tout.

Antoine prit un taxi, ce n'était guère économique, mais il lui semblait que c'était encore le plus sûr moyen d'arriver à bon port. Le chauffeur était du genre bavard mais Antoine ne l'écoutait pas. Il ne pouvait ôter de sa tête l'image de ce fou qui, en toute sérénité, avait sorti son arme pour tirer au jugé dans la foule. Il entendait encore les hurlement des usagers terrorisés tandis qu'il tentait de fuir. Des hurlements glaçants et des gens qui s'écroulent.

Lorsque le taxi arriva dans le quartier où lui et Julie avaient acheté une petite maison voici deux ans, Antoine écarquilla les yeux en voyant deux voitures de police et une ambulance devant sa porte. Des larmes lui montèrent immédiatement aux yeux. Il savait ce que cela signifiait.

-C'est pas mal, c'est un bon début ! C'est à ce moment que tu mets "A suivre" et qu'on attend le prochain jeudi ?
-Euuh... ben non... En fait, j'arrête là.
-Comment ça, tu arrêtes là ???
-Ben oui, c'était le but ! Je tiens les gens en haleine avec une histoire dont je sais pertinemment que je ne vais pas l'achever. J'espère bien qu'ils auront été happés par le début ! 
-Mais c'est... dégueulasse ! ! ! 
-Disons que c'est spécial... et original surtout ! Qui penserait à une telle chute ?
-Tu vas te prendre une volée de bois vert de la part de Denis et d'Isa et...
-Oui mais c'est le but si je veux faire exploser le nombre de commentaires.
-Tu es complètement dérangé, tu le sais, ça ?
-Moi, je trouve ça génial, et encore, je suis modeste ! C'est fort, c'est culotté, c'est...
-Pfff... Pense à me rappeler pourquoi je t'ai épousé ! Non mais quel con ! 

Ah ben bravo, faites dans l'originalité, tiens ! Creusez vous les méninges et voyez comment vous êtes remerciés. La créativité n'est vraiment pas récompensée, tss..........


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3 commentaires:

  1. Merci Nathalie pour ton soutien.... Quand à ton mari, ce n'est qu'un saligaud.....
    La prochaine fois, je commencerais par la faim, ça m'évitera de rester sur ma fin. Pfff, j'en perds même mes mots tellement je suis dégoûté.
    ;-)

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  2. Tssssssssssssssssssssss !! Je n'aurais qu'un mot à dire '..............' !!!!!!!!!!!!!!!!Non parce que bon,quand même, bon...On ne sait pas, on ne sait plus !!

    Isa.

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  3. Eh ho, Isa... Tu m'enquiquineuuu ! ! !

    Denis, toute la difficulté fut en fait d'écrire un texte qui soit suffisamment prenant pour vous donner envie d'aller au bout. En même temps, je ne devais pas m'y attacher sinon j'aurais pu avoir envie de continuer l'histoire. C'est pour ça que les personnages, notamment, ne dégagent guère d'empathie.Tu vois, c'est pas si facile de faire ce genre de blague et ça prend un peu de temps. Mais je me suis bien amusé. Avec Nath, ça a failli rater parce qu'elle n'adhérait pas justement, à cause de ce même manque d'empathie pour les personnages. C'est clair que si le lecteur ne va pas au bout, ça fout tout mon effet en l'air. Auquel cas, j'aurais été comme toi... dégoûté ! Pas facile de doser les ingrédients.

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