lundi 7 novembre 2011

La BD du Lundi : Rocketeer

(cliquez sur les images pour agrandir)


J'avais très vaguement entendu parler de Rocketeer, enfin du film sorti en 1991, mais c'était vraiment tout. Je ne connaissais rien du l'histoire du personnage et encore moins celle de son auteur Dave Stevens. Jusqu'au jour où Jean-Louis s'est procuré la belle édition sortie en août chez Delcourt, édition qu'il m'avait conseillée.

Ce week-end, alors que le hasard m'amenait à Brive en plein trentenaire de la Fête du Livre (où le contraste était saisissant en séance de dédicaces entre un Raymond Poulidor affable et un Richard Bohringer presque antipathique), je me suis rendu à la boutique de BD du centre-ville. Et, alors que je ne le cherchais absolument pas et que j'étais de toute façon bien décidé à ne rien dépenser, voilà que je tombe sur l'édition Delcourt de Rocketeer.  




Ce comic-book des années 80 relate les aventures de Cliff Secord, un passionné d'aviation, épris de vitesse. 
Lorsqu'il tombe bien malgré lui sur un prototype de fusée dorsale que se disputent l'armée et quelques gangsters, il voit surtout l'opportunité d'atteindre des vitesses vertigineuses et va se retrouver embarqué dans de multiples péripéties.

L'action du comic se déroule dans les années 30. Par un concours de circonstances, Cliff Secord devient donc Rocketeer. Il n'y a pas plus anti-héros dans le genre. Pas de pouvoirs ici et pas davantage de responsabilités. Secord est un aviateur passionné qui vit de shows sans envergure. Sa petite amie est une plantureuse brune (hommage assumé au mannequin phare des années 50, Betty Page) qu'il est persuadé de ne pas mériter. Sanguin, jaloux, il ne dégage pas d'empathie particulière. Bref, c'est un gars normal avec ses rêves (et les désillusions qui vont avec) d'une vie meilleure. Lorsqu'il tombe sur le prototype, il y voit seulement l'opportunité de dépasser des vitesses de pointe et de montrer sa valeur. Mais ce n'est pas un héros et il ne se considère pas comme tel. Il ne se comporte pas comme tel non plus d'ailleurs. Il mène simplement sa barque et essaie de se sortir du merdier dans lequel il s'est fourré.





Ce qui est bien dans Rocketeer, c'est qu'on ne s'ennuie jamais. L'ouvrage pourrait se scinder en deux, la première partie tournant vraiment autour du prototype de fusée dorsale alors que la seconde raconte davantage l'histoire d'une vengeance, pas très bien amenée d'ailleurs, ce qui sera mon unique petite réserve sur le scénario, même si, fort heureusement, tous les éléments s’emboîtent ensuite parfaitement.

Niveau dessin, je me suis régalé. C'est très cinématographique, je trouve, avec des angles de vue bien choisis, très dynamiques et une gestion des ombres et surtout des lumières assez impressionnante. On a vraiment l'impression d'être dans un film de ces années là, avec les gangsters à foison, les véhicules et les avions de l'époque, la starlette qui rêve d'être en haut de l'affiche et qui survit en posant nue etc. 

Bref, c'est une BD qui a beaucoup de charme, avec un vrai caractère, un vrai ton. Pas une BD inoubliable, mais une BD à posséder, à lire et à relire. Et puis un comic-book sans super-héros, sans super-pouvoirs et sans planète à sauver, c'est assez rare pour être signalé ! 

Dave Stevens signe avec Rocketeer sa plus belle oeuvre avec deux Jack Kirby Awards à la clé, éminents prix du comic-book aux USA, celui du meilleur dessinateur en 1985 et celui du meilleur album en 1986. Il meurt à seulement 52 ans des suites d'une leucémie, en 2008.


2 commentaires:

  1. Vraiment dommage que cet artiste soit disparut. Il était d'une lenteur stupéfiante, 10 années pour pondre le comic book. Entre parenthéses, c'est un des super héros ( sans super pouvoirs ) préfèrés de ma femme. Et je dois lui faire une comm' pour son anniv', vu que l'année dernière, je lui avait offert le Rocketeer de chez Sideshow. Donc, à mes pinceaux!!

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  2. Diablo, Rocketeer, j'en connais une qui est gâtée ! Eh bien, t'as plus qu'à t'y mettre, alors !

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